Le hasard : prenons un exemple bien de chez moi : vous percutez un sanglier sur la route (si si !). Hasard ou volonté de Dieu ? Est-ce que Popaul le sanglier s’est levé du mauvais sabot et s’est dit : tiens je vais me faire une voiture, et pourquoi pas celle de cette quinqua qui passe tous les jours à l’heure de ma sieste ? ou bien Popaul fuit un prédateur, en oublie le danger de la route, traverse et Pan ! La quinqua ? Pour ma part, je vois le hasard non pas comme un évènement « venu de nulle part » mais comme une succession de phénomènes régis par des Lois (physique, chimique, mathématique…) tel un immense jeu de dominos complexe, action/réaction, cause/conséquence, adaptation/modification… sans finalité particulière sauf celle que nous relevons : ici une belle frayeur et de la tôle froissée ! Alors quel est donc ce phénomène étrange qui touche une certaine catégorie de scientifiques : n’étant pas capables (pour l’instant) de comprendre par exemple le Big Bang (et on ne leur en veut pas), ils en viennent à nous expliquer que « c’est trop complexe pour que ce soit le fruit du hasard : c’est forcément Dieu qui est derrière tout cela ». Comme si mon Popaul y était pour quelque chose en somme ! Au lieu d’accepter le fait, que ben pas de chance, le « hasard » a percuté ta voiture, eh bien non, préférons la version : Popaul a eu l’intention de croiser ta route. Avec ce raisonnement aussi fallacieux que dangereux, nous avons la nette impression de revenir dans ces temps lointains où la science était balbutiante et où l’inexplicable devait avoir une origine « forcément » spirituelle (comme la foudre et Thor par exemple). Expliquer l’inexplicable par une pirouette divine. Heureusement que Galilée et compagnie ne se sont pas arrêtés à ce raisonnement aussi réducteur sinon nous serions encore au moyen-âge ! Que signifie ce retour en arrière ? Qui sont ces « pseudo » scientifiques qui tournent le dos à la raison, à la rigueur, au sérieux de leur métier ? Sont-ils si suffisants de leur savoir ? Se croient-ils si intellectuellement supérieurs que le hasard seul n’est pas de taille ? Il leur faut « forcément » une entité intelligente avec qui rivaliser ? À moins qu’il ne suive cette grande tendance qu’il faut à tout et pour tout un Grand Responsable. Cela les rassure peut-être de croire que seule la Nature n’est pas capable d’une telle prouesse, qu’il y a une entité consciente à qui s’en prendre, vers qui se retourner. Avec qui se mesurer ? Dialoguer ? Penser ainsi repose sur une conviction purement personnelle. À mon humble avis, elle n’a pas sa place dans une argumentation scientifique. Chacun peut, dans sa sphère intime, être guidé spirituellement par la foi en quelque croyance (dieu, les extra-terrestres ou les farfadets). Mais cela reste de l’ordre du privé et ne doit pas s’imposer comme axiome. Revenons donc aux fondamentaux : continuons à étudier, apprendre, chercher à comprendre ce qui nous entoure pour nous enrichir de savoir et ainsi mieux respecter notre environnement et nos semblables. Laissons le hasard, la nature (ou autre nom) suivre son cours, depuis l’origine du Big Bang (jusqu’à l’Infini et l’au-delà) et ne lui prêtons pas d’intention, consciente ou non, divine ou pas juste par facilité ou manipulation. Seulement et simplement constater un (malheureux ou pas) concours de circonstances lorsque cela croise notre vie. En gros, N’en voulons pas à Popaul (qui va bien, merci) et prions pour que la facture du garagiste ne soit pas trop salée !
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