Coup de froid démocratique

Je commencerai en précisant que ce billet d’humeur n’est pas un anti-vax ou un anti-pass COVID. À situation exceptionnelle, décisions exceptionnelles. Nous pouvons le comprendre. On n’est pas bêtes même si nos politiques voudraient que l’on agisse plus comme des « moutons ». Je ne peux pourtant m’ôter de l’esprit une de ces scènes de film d’anticipation où l’on voit des files interminables d’individus, sous le crachin et la pollution, attendant de pouvoir accéder à un nouveau secteur ou à l’entrée d’un magasin, passant devant des agents en charge de les scanner… et si par malheur tu bipes rouge, t’es mort !!! Sous prétexte de notre sécurité, nous avons accepté, à chaque coin de rue, des caméras de surveillance, rebaptisées caméras de protection pour masquer leur aspect intrusif. Sous menace terroriste, nous avons également accepté, dans tous les lieux publics, des militaires, armes lourdes au poing. Sous crise sanitaire, nous avons accepté les confinements, les couvre-feux et maintenant le pass sanitaire. Que la vaccination, qui a déjà fait ses preuves par le passé, en éradiquant des maladies hautement plus mortelles, soit un des bons moyens pour freiner cette pandémie, c’est une chose, mais l’imposer de cette manière, en nous menaçant de sanctions et de privations de liberté comme simplement aller au ciné ou à la bibliothèque, cela fait froid dans le dos et donne sérieusement à réfléchir sur les motivations de nos politiques. [Perso, même si cela fait immature, je préfère la méthode de certains pays qui offraient un petit cadeau. C’est bêbête mais c’est bien plus sympa… et ça a pas mal marché.] Alors, interrogeons-nous plutôt sur le comment de telles mesures que sur le fond lui-même ? la vaccination pour tous oui, mais à ce prix ? Jusqu’où sommes-nous prêts à accepter des mesures liberticides juste pour notre bien ? Accepter le licenciement de salariés non vaccinés ? Et en cas d’étendue de la pandémie (euh avant le variant Delta, on n’y croyait pas), imposer la vaccination dans tous les centres commerciaux voire les commerces (je signale ici que cette possibilité est déjà laissé à l’appréciation du Préfet) ou encore, soyons fous, aux bureaux de vote, faisant ainsi une belle entorse à notre démocratie (pourtant ils ont commencé à y penser, si si !). Pour l’instant, nous avons l’impression d’être dans un vaste laboratoire, notre gouvernement testant notre résistance démocratique de ce que l’on est capables d’endurer. Nos politiques lancent ainsi des intentions d’action, voient si ça passe, se rétractent un peu, ajustent. Cela est devenu une habitude, plutôt un jeu dangereux… Car à l’avenir, si cela venait vraiment à mal tourner, genre changement de régime, toutes ses mesures, dites temporaires ou à peine esquissées, pourraient bien se retourner contre nous. … Qui nous dit, qu’après les taxes sur les boissons sucrées, ils n’interdisent pas les fast food aux obèses et au diabétiques ? Qui nous dit qu’après les nombreuses campagnes de prévention (alcool, tabac…) et d’incitation aux tests de dépistage (sein colon etc…), nous ne nous verrons pas refuser le remboursement de nos soins, voire l’accès aux établissements publics de santé, si notre train de vie est jugé « non conforme » ? Qui nous dit qu’après les dérapages fréquents des manifestations, le pouvoir en place ne nous interdise pas tout simplement de descendre dans la rue nous exprimer ? voire nous coupe notre connexion internet ? Qui nous dit ? Brr oui, cela fait vraiment froid dans le dos, vous ne trouvez pas ?

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